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Philippe Jaccottet, La Semaison

18.04.2017

Cognassiers en fleurs, derrière la ferme Granier. Quatre ou cinq arbres en file, de taille décroissante (à cause du vent, probablement). Décèlerai-je, saurai-je dire un jour leur beauté propre, qui n’est pas celle de n’importe quel arbre fruitier au moment de la floraison, et qui me semble plus grande qu’aucune autre ?

L’espèce d’enclos à l’entrée des « puits » : un espace allongé au bord du ruisseau invisible, entre des haies de broussailles, divisé par deux rangs de jeunes yeuses, herbu ; un monde de verts, du clair au foncé – et là-dedans le chant des rossignols – la triple liquidité (du chant, du ruisseau et des feuillages commençants). On dirait que c’est hors du monde, perdu, mais merveilleusement perdu, préservé ; une réserve. Simple, mais comme dit Plotin : « Comment parler de ce qui est absolument simple ? »

 

Die Aussaat

Quitten in Blüte, hinter dem Hof von Granier. Vier oder fünf Baumreihen, schrumpfend (durch den Wind wahrscheinlich). Enthülle, kenne ich eines Tages ihre eigentümliche Schönheit, die nicht die eines beliebigen Obstbaumes im Augenblick der Blüte ist und mir bedeutender vorkommt als jede andere?

Eine Art Umzäunung am Eingang des „Brunnens“: ein Raum, der sich hinzieht am Ufer eines verborgenen Baches, zwischen Hecken im Dickicht, unterbrochen von zwei Reihen junger Steineichen, wo Gras gedeiht; eine Welt von Grüntönen, von dunkler Klarheit – und mittendrin der Gesang der Nachtigallen – dreifaches Fließen (des Gesangs, des Baches und des austreibenden Laubs). Man glaubt sich außerhalb der Welt, verloren, doch auf wunderbare Weise verloren, bewahrt; ein Schutzgebiet. Einfach, aber wie Plotin davon sagt: „Wie sprechen von dem, was in vollkommener Weise einfach ist?“

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