Philippe Jaccottet, À la lumière dʼhiver
I
On le dèchire, on lʼarrache,
cette chambre où nous nous serrons est déchirée,
nortre fibre crie.
Si cʼétait le « voile du Temps » qui se déchire,
la « cage du corps » qui se brise,
si cʼétait lʼ« autre naissance » ?
On passerait par le chas de la plaie,
on entrerait vivant dans lʼéternel.
Accoucheuses, si calmes, si sévères,
avez-vous entendu le cri
dʼune nouvelle vie ?
Moi, je nʼai vu que cire qui perdait sa flamme,
et pas la place entre ces lèvres sèches
pour Iʼenvol dʼaucun oiseau.
Im Winterlicht
Man zerreißt es, man zerfetzt es,
dieser Raum, wo wir uns herzten, ist zerrissen,
unsere Faser ist Schrei.
Sollte dies der „Vorhang der Zeit“ sein, der reißt,
der „Käfig des Körpers“, der zerbricht,
dies die „zweite Geburt“?
Hebammen ihr, so still, so streng,
habt ihr den Schrei vernommen
eines neuen Lebens?
Ich indes sah, wie das Wachs seine Flamme verlor,
und zwischen diesen spröden Lippen keinen Ort
für den Abflug eines Vogels.