Paul Verlaine, Nevermore
Poèmes saturniens
Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne
Faisait voler la grive à travers l’air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détone.
Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent.
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant :
« Quel fut ton plus beau jour ? » fit sa voix d’or vivant,
Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement.
- Ah ! les premières fleurs, qu’elles sont parfumées !
Et qu’il bruit avec un murmure charmant
Le premier oui qui sort de lèvres bien-aimées !
Erinnerung, Erinnerung, wohin entführst du mich? Es hob
der Herbst die Drossel in den Dunst, den fahlen,
und die Sonne schoß einen ihrer stumpfen Strahlen
in das gilbende Grün, wo der Nordwind stob.
Wir gingen einsam miteinander wie in Träumen,
sie und ich, Haare und Gedanken kräuselte der Wind.
Da hielt sie inne und ihr Blick berührte wie ein Kind.
„Was war dein schönster Tag?“, floß an goldenen Säumen
ihre Stimme süß und voll, ein Engel sang im Glück.
Ein scheues Lächeln leuchtete ihr zurück.
Und ich küßte ihre weiße Hand, gebückt.
O früher Blumen Duft, wie er in die Seele dringt!
Und wie glockenhell das Zauberwort entzückt,
das erste Ja, das von allerliebster Lippe springt!