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Paul Verlaine, L’amour par terre

24.09.2019

Aus: Fêtes galantes

Le vent de l’autre nuit a jeté bas l’Amour
Qui, dans le coin le plus mystérieux du parc,
Souriait en bandant malignement son arc,
Et dont l’aspect nous fit tant songer tout un jour !

Le vent de l’autre nuit l’a jeté bas ! Le marbre
Au souffle du matin tournoie, épars. C’est triste
De voir le piédestal, où le nom de l’artiste
Se lit péniblement parmi l’ombre d’un arbre,

Oh ! c’est triste de voir debout le piédestal
Tout seul ! Et des pensers mélancoliques vont
Et viennent dans mon rêve où le chagrin profond
Évoque un avenir solitaire et fatal.

Oh ! c’est triste ! – Et toi-même, est-ce pas ! es touchée
D’un si dolent tableau, bien que ton oeil frivole
S’amuse au papillon de pourpre et d’or qui vole
Au-dessus des débris dont l’allée est jonchée.

 

Der herabgestürzte Amor

Vom Sturm der letzten Nacht ist Amor herabgestürzt,
der im mystischen Dämmer des Parkes stand,
wo er tückisch lächelnd seinen Bogen gespannt,
wie hat sein Bild mit Träumen uns den Tag verkürzt!

Vom Sturm der Nacht gestürzt! Marmor stäubt sogar
umher im Morgenhauch. Wie traurig, den Saum
des Sockels zu schaun, wo des Künstlers Name kaum
im Schatten eines Baumes zu entziffern war,

ach, trauriger Anblick, wie der Sockel so allein
da steht. Und von schwarzen Gedanken verstört
wogt auf und ab mein Traum, mein tiefer Kummer schwört:
Die Zukunft wird einsam, wird unselig sein.

Ach, wie traurig! – Und du, du fühlst doch auch ein Weh
bei diesem Jammerbild, auch wenn dein eitler Blick
zum purpur-goldenen Falter wieder schweift zurück,
der auf den Trümmern schwebt, zerstreut auf der Allee.

 

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