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Paul Valéry, La Fausse Morte

27.06.2018

Humblement, tendrement, sur le tombeau charmant
Sur l’insensible monument,
Que d’ombres, d’abandons, et d’amour prodiguée,
Forme ta grâce fatiguée,
Je meurs, je meurs sur toi, je tombe et je m’abats,

Mais à peine abattu sur le sépulcre bas,
Dont la close étendue aux cendres me convie,
Cette morte apparente, en qui revient la vie,
Frémit, rouvre les yeux, m’illumine et me mord,
Et m’arrache toujours une nouvelle mort
Plus précieuse que la vie.

 

Die Schein-Tote

Ergeben, zärtlich, auf dem bezaubernden Grabmal,
ein Denkstein weiß von keiner Qual,
dessen Schatten, hingestreute Liebeszeichen
deiner Anmut Blässe gleichen,
dort sterbe, sterbe ich auf dir, ich stürze ein,

doch kaum gesunken auf des Grabes Stein,
da seine schmale Pforte mich zur Asche winkt,
erscheint die Tote, in die frisches Leben dringt,
erbebt, ihr Lid geht auf, ihr Biss, er macht mich rot
und reißt aus mir nur immer neuen Tod,
der mehr als Leben Fülle bringt.

 

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