Maurice Scève, L’aube éteignait étoiles à foison
L’aube éteignait étoiles à foison,
Tirant le jour des régions infimes,
Quand Apollo montant sur l’horizon
Des monts cornus dorait les hautes cimes.
Lors du profond des ténébreux abîmes
Où mon penser par ses fâcheux ennuis
Me fait souvent percer les longues nuits,
Je révoquai à moi l’âme ravie
Qui, desséchant mes larmoyants conduits,
Me fit clair voir le Soleil de ma vie.
Der Morgen löschte aus die Sternenfülle,
er zog den Tag hervor aus Erdenfalten,
Apollo stieg aus Horizontes Hülle,
Gold strahlt der Berge Horn, das hoch sie halten.
Aus Tiefen, wo nur Abgrundschatten walten,
und mich des Geistes quälend-dumpfes Wähnen
nur wühlen läßt in schwarzer Nächte Mähnen,
ruf die entrückte Seele ich zurück,
sie trocknet mir der Rührung kalte Tränen,
zeigt mir die Sonne, lebenswarmes Glück.