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Jean-Yves Masson, Saint-Jean-Des-Rois

05.11.2018

Aus: Poèmes du festin céleste

Il nous sembla soudain que les oranges
qui brillaient là sur l’arbre dans le soir
dans le demi-sommeil de la lumière parlaient enfin
d’une contrée connue jadis et désirée.

Mais maintenant que la prière autour de nous
monte des murs, et que l’hiver suspend sans poids
son don de fleurs de givre à ces feuillages,
comment penser encore à ces soleils aux cœurs obscurs ?

Ah maintenant, comment se souvenir des fleurs dans l’ombre,
et des parfums, des mots légers qui les nommaient ?
Toi plus savante, encore un jour, lumière,
sèche nos larmes, toi fidèle qui te souviens.

 

Uns schien es plötzlich, daß die Orangen,
sie schimmerten am Baum dort in den Abend,
in den Halbschlaf des Lichts, endlich von einer Gegend
erzählten, bekannt dereinst, ersehnt.

Doch im Augenblick, wenn das Gebet rings um uns
die Mauern erklimmt und der Winter seine gewichtlose
Gabe von Eisblumen in dies Blattwerk hängt,
wie noch jener Sonnen gedenken in dunklen Herzen?

Ach, wie im Schatten nun der Blumen sich erinnern
und Düfte, leichter Worte, die sie nannten?
Das es besser weiß, noch einen Tag, du Licht,
trockne unsre Tränen, treues, du erinnerst dich.

 

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