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Jean Raspail, La patrie trahie par la république, Le Figaro 17.06.2004 (mit deutscher Übersetzung)

19.03.2015

J’ai tourné autour de ce thème comme un maître-chien mis en présence d’un colis piégé. Difficile de l’aborder de front sans qu’il vous explose à la figure. Il y a péril de mort civile. C’est pourtant l’interrogation capitale. J’ai hésité. D’autant plus qu’en 1973, en publiant Le Camp des saints, j’ai déjà à peu près tout dit là-dessus. Je n’ai pas grand-chose à ajouter, sinon que je crois que les carottes sont cuites.

Car je suis persuadé que notre destin de Français est scellé, parce qu’« ils sont chez eux chez moi » (Mitterrand), au sein d’une « Europe dont les racines sont autant musulmanes que chrétiennes » (Chirac), parce que la situation est irréversible jusqu’au basculement définitif des années 2050 qui verra les « Français de souche » se compter seulement la moitié la plus âgée de la population du pays, le reste étant composé d’Africains, Maghrébins ou Noirs et d’Asiatiques de toutes provenances issus du réservoir inépuisable du tiers monde, avec forte dominante de l’islam, djihadistes et fondamentalistes compris, cette danse-là ne faisant que commencer.

La France n’est pas seule concernée. Toute l’Europe marche à la mort. Les avertissements ne manquent pas rapport de l’ONU (qui s’en réjouit), travaux incontournables de Jean-Claude Chesnais et Jacques Dupâquier, notamment , mais ils sont systématiquement occultés et l’Ined pousse à la désinformation. Le silence quasi sépulcral des médias, des gouvernements et des institutions communautaires sur le krach démographique de l’Europe des Quinze est l’un des phénomènes les plus sidérants de notre époque. Quand il y a une naissance dans ma famille ou chez mes amis, je ne puis regarder ce bébé de chez nous sans songer à ce qui se prépare pour lui dans l’incurie des « gouvernances » et qu’il lui faudra affronter dans son âge d’homme…

Sans compter que les « Français de souche », matraqués par le tam-tam lancinant des droits de l’homme, de « l’accueil à l’autre », du « partage » cher à nos évêques, etc., encadrés par tout un arsenal répressif de lois dites « antiracistes », conditionnés dès la petite enfance au « métissage » culturel et comportemental, aux impératifs de la « France plurielle » et à toutes les dérives de l’antique charité chrétienne, n’auront plus d’autre ressource que de baisser les frais et de se fondre sans moufter dans le nouveau moule « citoyen » du Français de 2050. Ne désespérons tout de même pas. Assurément, il subsistera ce qu’on appelle en ethnologie des isolats, de puissantes minorités, peut-être une quinzaine de millions de Français et pas nécessairement tous de race blanche qui parleront encore notre langue dans son intégrité à peu près sauvée et s’obstineront à rester imprégnés de notre culture et de notre histoire telles qu’elles nous ont été transmises de génération en génération. Cela ne leur sera pas facile.

Face aux différentes « communautés » qu’on voit se former dès aujourd’hui sur les ruines de l’intégration (ou plutôt sur son inversion progressive : c’est nous qu’on intègre à « l’autre », à présent, et plus le contraire) et qui en 2050 seront définitivement et sans doute institutionnellement installées, il s’agira en quelque sorte je cherche un terme approprié d’une communauté de la pérennité française. Celle-ci s’appuiera sur ses familles, sa natalité, son endogamie de survie, ses écoles, ses réseaux parallèles de solidarité, peut-être même ses zones géographiques, ses portions de territoire, ses quartiers, voire ses places de sûreté et, pourquoi pas, sa foi chrétienne, et catholique avec un peu de chance si ce ciment-là tient encore.

Cela ne plaira pas. Le clash surviendra un moment ou l’autre. Quelque chose comme l’élimination des koulaks par des moyens légaux appropriés. Et ensuite ?

Ensuite la France ne sera plus peuplée, toutes origines confondues, que par des bernard-l’ermite qui vivront dans des coquilles abandonnées par les représentants d’une espèce à jamais disparue qui s’appelait l’espèce française et n’annonçait en rien, par on ne sait quelle métamorphose génétique, celle qui dans la seconde moitié de ce siècle se sera affublée de ce nom. Ce processus est déjà amorcé.

Il existe une seconde hypothèse que je ne saurais formuler autrement qu’en privé et qui nécessiterait auparavant que je consultasse mon avocat, c’est que les derniers isolats résistent jusqu’à s’engager dans une sorte de reconquista sans doute différente de l’espagnole mais s’inspirant des mêmes motifs. Il y aurait un roman périlleux à écrire là-dessus. Ce n’est pas moi qui m’en chargerai, j’ai déjà donné. Son auteur n’est probablement pas encore né, mais ce livre verra le jour à point nommé, j’en suis sûr…

Ce que je ne parviens pas à comprendre et qui me plonge dans un abîme de perplexité navrée, c’est pourquoi et comment tant de Français avertis et tant d’hommes politiques français concourent sciemment, méthodiquement, je n’ose dire cyniquement, à l’immolation d’une certaine France (évitons le qualificatif d’éternelle qui révulse les belles consciences) sur l’autel de l’humanisme utopique exacerbé. Je me pose la même question à propos de toutes ces associations omniprésentes de droits à ceci, de droits à cela, et toutes ces ligues, ces sociétés de pensée, ces officines subventionnées, ces réseaux de manipulateurs infiltrés dans tous les rouages de l’Etat (éducation, magistrature, partis politiques, syndicats, etc.), ces pétitionnaires innombrables, ces médias correctement consensuels et tous ces « intelligents » qui jour après jour et impunément inoculent leur substance anesthésiante dans l’organisme encore sain de la nation française.

Même si je peux, à la limite, les créditer d’une part de sincérité, il m’arrive d’avoir de la peine à admettre que ce sont mes compatriotes. Je sens poindre le mot renégat, mais il y a une autre explication : ils confondent la France avec la République. Les « valeurs républicaines » se déclinent à l’infini, on le sait jusqu’à la satiété, mais sans jamais de référence à la France. Or la France est d’abord une patrie charnelle. En revanche, la République, qui n’est qu’une forme de gouvernement, est synonyme pour eux d’idéologie, idéologie avec un grand « I », l’idéologie majeure. Il me semble, en quelque sorte, qu’ils trahissent la première pour la seconde.

Parmi le flot de références que j’accumule en épais dossiers à l’appui de ce bilan, en voici une qui sous des dehors bon enfant éclaire bien l’étendue des dégâts. Elle est extraite d’un discours de Laurent Fabius au congrès socialiste de Dijon, le 17 mai 2003 : « Quand la Marianne de nos mairies prendra le beau visage d’une jeune Française issue de l’immigration, ce jour-là la France aura franchi un pas en faisant vivre pleinement les valeurs de la République… »

Puisque nous en sommes aux citations, en voici deux, pour conclure : « Aucun nombre de bombes atomiques ne pourra endiguer le raz de marée constitué par les millions d’êtres humains qui partiront un jour de la partie méridionale et pauvre du monde, pour faire irruption dans les espaces relativement ouverts du riche hémisphère septentrional, en quête de survie. » (Président Boumediene, mars 1974.)

Et celle-là, tirée du XXe chant de l’Apocalypse : « Le temps des mille ans s’achève. Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de la terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la terre, elles investiront le camp des saints et la ville bien-aimée. »

 

Jean Raspail, Das Vaterland, verraten von der Republik

Ich bin um dieses Thema herumgeschlichen wie ein Spürhund um einen Koffer mit Sprengstoff. Es ist eine haarige Sache, das Ding ohne weiteres anzugehen, ohne dass es dir unter der Hand explodiert. Es handelt sich indessen um die entscheidende Fragestellung. Ich habe gezögert. Umso mehr, als ich im Jahre 1973 mit dem Buch „Le Camp des saints“ beinahe alles darüber gesagt habe. Ich kann dem nicht viel hinzufügen, eigentlich nur, dass die Suppe angebrannt ist.

Denn ich bin davon überzeugt, dass unser Schicksal als Franzosen besiegelt ist, weil „sie bei den Fremden zu Hause sind“ (Mitterand), im Herzen eines „Europas, dessen Wurzeln sowohl islamisch wie christlich sind“ (Chirac), weil die Lage nicht umkehrbar ist bis in die Jahre nach 2050, wenn sie endgültig kippt: Dann werden die autochthonen Franzosen nur mehr die betagte Hälfte der Bevölkerung ausmachen, die andere Hälfte stammt aus Afrika, dem Maghreb, der Sahelzone und aus Asien – aus allen Ecken und Enden der Dritten Welt, einem unerschöpflichen Reservoir an Menschen. Die meisten von ihnen werden Moslems sein, Dschihadisten und Fundamentalisten einbegriffen, dieser Totentanz hat gerade erst begonnen.

Frankreich ist nicht allein betroffen. Ganz Europa schleppt sich an den Rand des Grabes. Die Vorzeichen sind auch der UNO nicht unbekannt (die sich daran ergötzt), vor allem in den unverzichtbaren Arbeiten von Jean-Claude Chesnais und Jacques Dupâquier werden sie behandelt, aber sie werden vorsätzlich geheimgehalten und das Ined (Institut National des Études Démographiques) trägt zur Verschleierung der Informationen bei. Das Grabesschweigen, in das sich die Medien gleichsam hüllen, die Regierungen und die kommunalen Einrichtungen, ist eines der erstaunlichsten Phänomene unseres Zeitalters. Wenn wir in der Familie oder unter Freunden die Geburt eines Kindes feiern, kann ich den Neuankömmling nicht anders betrachten als unter den Auspizien seines Schicksals, das ihm die Gleichgültigkeit der zur Fürsorge verpflichteten Regierungen bereiten und dem er als Erwachsener ausgeliefert sein wird.

Abgesehen davon, dass die autochthonen Franzosen vom großen Tamtam um die Menschenrechte plattgewalzt werden, von „der Willkommenskultur“ und der großen „Gabenspende“, die unseren Bischöfen so am Herzen liegt, abgesehen davon, dass sie von einem ganzen repressiven Arsenal sogenannter antirassistischer Gesetze eingeschnürt werden, dass sie von Kindesbeinen an auf Vermischung der Kulturen und Gewohnheiten abgerichtet werden, auf die Imperative eines bunten Frankreichs und auf all die Entartungen der alten christlichen Caritas, von alledem abgesehen, verfügen sie über keine anderen Hilfsquellen mehr, als ihre Ansprüche zu senken und sich ohne mit der Wimper zu zucken zum neuen französischen „Staatsbürger“ des Jahres 2050 umpolen zu lassen. Doch verzagen wir nicht ganz. Natürlich wird es, wie die Ethnologen sagen, Enklaven starker Minderheiten geben, es mögen noch bis zu 14 Mio. Franzosen sein und nicht einmal ausschließlich Weiße, die noch unsere Sprache sprechen werden, die sie beinahe unversehrt bewahrt haben. Sie bleiben starrsinnig dabei, Träger unserer Kultur und Wahrer unserer Geschichte sein zu wollen, in der Form, wie sie auf uns gekommen sind von Generation zu Generation. Das wird ihnen nicht leicht fallen.

Angesichts der unterschiedlichen Gemeinschaften, die sich vor aller Augen schon heute auf den Ruinen der Integration entwickeln (oder vielmehr auf ihrer fortschreitenden Umkehrung: Es sind wir, die man gegenwärtig integriert und an die Fremden anpasst und nicht umgekehrt) und die sich im Jahre 2050 endgültig auch im rechtlichen Sinne festgesetzt haben werden, wird es sich bei der Gemeinschaft der Enklaven, wie soll ich sagen, um ein übergeschichtliches Frankreich handeln. Diese Gemeinschaft stützt sich auf ihre Familien, ihre Abstammung, ihre Endogamie des Überlebens, ihre Schulen, ihre unabhängigen Netzwerke gegenseitiger Hilfe, vielleicht auch auf eigene geographische Zonen, ihre Ländereien und Stadtviertel, sogar auf befestigte Lebensräume, und, wie auch nicht, auf ihren christlich-katholischen Glauben, wenn es die kleine Chance denn gibt, dass dieser Kitt noch halten mag.

Das wird auf wenig Gegenliebe stoßen. Die Katastrophe wird kommen, früher oder später. So ähnlich wie die Liquidation der Kulaken, und zwar mit ganz legalen Mitteln. Und dann?

Dann wird Frankreich, bei einem Tohuwabohu von Herkünften, von nichts als Einsiedlerkrebsen bewohnt sein, die Schneckengehäuse bewohnen, welche von den Vertretern einer lange ausgestorbenen Spezies verlassen worden sind, der französischen Spezies, die sich, durch welche geheimnisvolle genetische Mutation auch immer, in der zweiten Hälfte des Jahrhunderts in jene Spezies verwandelt hat, mit der sie nur mehr den Namen gemein hat. Dieser Vorgang hat schon eingesetzt.

Es gibt eine zweite Hypothese, die ich bisher nicht öffentlich zu formulieren gewagt habe und die es eigentlich erforderlich machte, dass ich zuvor meinen Anwalt konsultierte: die Hypothese, dass die letzten Enklaven des alten Frankreichs ausharren, bis sie sich endlich einer Art Reconquista verschreiben, die sicherlich der spanischen nicht ähnlich sein, aber sich aus verwandten Motiven inspirieren wird. Das wäre ein gewagtes Thema für einen Roman. Doch werde ich mich damit nicht belasten, ich habe es ja bereits getan. Sein Autor ist wahrscheinlich noch nicht geboren, doch dieses Buch wird zum richtigen Zeitpunkt erscheinen, da bin ich mir sicher …

Eine Sache will mir nicht einleuchten und reißt mich in einen Abgrund von Bestürzung und Ratlosigkeit: Wie kann es sein, dass so viele Franzosen trotz warnender Vorzeichen sehenden Auges, planmäßig, ich will nicht sagen zynisch, sich gemeinsam um den Altar scharen, auf dem Frankreich geopfert wird (ich vermeide es, es das ewige Frankreich zu nennen, das brächte die schönen Seele gegen mich auf), auf dem Altar eines utopisch übersteigerten Humanismus. Dieselbe Frage stelle ich mir angesichts dieser allgegenwärtigen Vereinigungen für die Rechte von diesen und die Rechte von jenen, und all diesen Bündnissen, den Gesellschaften all der Schöngeister, diesen Brutstätten, die alle am Tropf des Staates hängen, die Netzwerke von Intriganten, die sich durch das ganze Räderwerk des Staates fressen (Schulen und Universitäten, Verwaltungen, politische Parteien, Gewerkschaften usw.), dieses Gewimmel von Unterzeichnern diverser Petitionen, all die Medien, die sich gegenseitig moralisch bei der Stange halten, und all diese Intellektuellen, die Tag für Tag ohne Strafe befürchten zu müssen ihr anästhetisierendes Gift in den noch nicht ganz abgestorbenen Organismus der französischen Nation träufeln.

Auch wenn ich es vermöchte, solchen Leuten teilweise zumindest eine redliche Gesinnung zu unterstellen, ist es mir doch peinlich, sie als die Mitbewohner desselben Vaterlands anerkennen zu sollen. Mir will der Begriff „Abtrünnige“ von den Lippen schlüpfen, doch gibt es noch eine andere Erklärung: Sie verwechseln Frankreich mit der Republik. Die „Werte der Republik“ können unendlich abgewandelt werden, das wissen wir zur Genüge, die Werte Frankreichs aber nicht. Nun ist aber Frankreich in erster Linie ein Vaterland aus Fleisch und Blut. Dagegen ist die Republik, eine bloße Regierungsform, nichts als Ideologie, Ideologie für jene, die dieses Wort mit großem „I“ schreiben, Groß-Ideologie. Es will mir scheinen, dass sie auf gewisse Weise das Vaterland um der Ideologie willen verraten.

In dem Haufen von Verweisen, den ich aus dicken Dossiers sammelte, um diese Bilanz unterfüttern zu können, hier ein Beispiel, das im Gewand guten Benehmens das Ausmaß des Schadens erhellt. Es entstammt einer Rede von Laurent Fabius auf dem Kongress der Sozialisten in Dijon am 17. Mai 2003: „Wenn die Marianne, die von den Wänden unserer Rathäuser herabblickt, endlich das schöne Gesicht einer jungen Französin ausländischer Herkunft zeigen wird, dann wird Frankreich an diesem Tag den entscheidenden Schritt getan haben, um die Werte der Republik vollends zum Blühen zu bringen …“

Wenn wir schon beim Zitieren sind, hier noch zwei Zitate zum Schluss: „Noch so viele Atombomben vermöchten die Flutwelle nicht aufzuhalten, die von Millionen menschlicher Wesen gebildet wird, die eines Tages die südlichen Länder und ihr Armenhaus verlassen werden, um in die verhältnismäßig offenen Räume der reichen nördlichen Hemisphäre einzubrechen, auf der Suche nach neuen Grundlagen des Überlebens.“ (Präsident Boumedienne, März 1974)

Und dieses noch, es stammt aus dem Buch der Offenbarung: „Wenn die tausend Jahre vollendet sind, wird der Satan aus seinem Gefängnis freigelassen werden. Er wird ausziehen, um die Völker an den vier Ecken der Erde, den Gog und den Magog, zu verführen und sie zusammenzuholen für den Kampf; sie sind so zahlreich wie die Sandkörner am Meer. Sie schwärmten aus über die weite Erde und umzingelten das Lager der Heiligen und Gottes geliebte Stadt.“ (Offenbarung 20, 7–9)

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