Skip to content

Francis Jammes, Les Cerises

27.06.2019

Le banc serait de lierre et de pierre effritée.
Auprès du vieux parterre où de tristes ricins
Ombrageraient la poule et ses petits poussins
Je vous dorloterais, ô mon enfant gâtée.

Les roses cerisiers à l’écorce argentée,
Dont les fruits sont pareils aux coraux abyssins,
Pleurant leurs larmes d’or au-dessus des fusains,
Nous diraient la chanson des moineaux enchantée.

Et je vous cueillerais sur ces frais cerisiers
Des cerises qu’un brin de bois lierait pareilles
Pour vous les mettre ainsi que des pendants d’oreilles :

Et, me baissant un peu pour que vous me baisiez
Au front, je vous rendrais dans vos cheveux en boucles
Vos baisers, en mordant vos rouges escarboucles.

 

Die Kirschen

Denk dir die Bank im Efeu von geborstnem Stein.
Beim alten Beet, wo trist ein Wunderbaum
das Huhn und seine Küken hüllt mit Dämmerflaum,
sollst du verwöhntes Kind mein Liebling sein.

Kirschbäume rosig mit der Borke Silberschein,
die Früchte, wie aus blauem Grund Korallenschaum,
sie weinten Gold auf der Rosiden Hütchensaum,
wir fielen auf den Zauberspruch der Spatzen rein.

Ich pflückte Kirschen aus dem Blattgefieder
und reihte sie auf eines Halmes Länge,
um ihn dir anzulegen als ein Ohrgehänge:

Daß meine Stirn du küssest, beugte ich mich nieder,
als Kusses Echo hörtest du im Lockendunkel,
wie ich von deinen Steinen beiße den Karfunkel.

 

Comments are closed.

Top