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Francis Jammes, La Petite qui est morte

01.07.2019

Une petite hutte avec un chien devant…
Ô ma chère ! Ce soir, cette rose est mouillée.
Dans le grand parc, auprès de la grille rouillée,
Je l’ai prise pour toi, tout à l’heure, en rêvant.

Il bruine au dehors ; viens ici, viens… le vent
Dans les lauriers sanglote… oh ! reste ainsi liée
Avec tes frêles bras à mon cou… mi-pliée…
Faisons de nos cœurs morts un amour revivant.

Plonge avec tes doux yeux de sombre violette
Dans mon regard si triste et grave qui reflète
Mes deuils d’amour… Entends ma voix… Elle est le glas

Qui conduit doucement dans sa petite robe,
La seule que j’aimai, la Morte aux pâleurs d’aube
Qui dans ses mains de cire a de légers lilas.

 

Die Kindfrau, sie ist tot

Eine kleine Hütte mit einem Hund davor …
O meine Teure! An diesem Abend glänzt der Rose Tau.
Im großen Park am rostigen Drahtverhau
hab ich sie eben dir gepflückt, des Traumes Flor.

Es nieselt draußen. Komm, komm her … wie sich verlor
der Wind in Lorbeer-Schluchzen … o, winde mir das Tau
der zarten Arme um den Nacken … halb ergebne Frau …
Aus unsren toten Herzen blühe Liebe neu empor!

Tauch deiner sanften Augen dunkles Veilchen ein
in meinen Blick, so trüb und müd vom Widerschein
verlorener Liebe … Aus meinem Mund hör: Totengeläute,

es birgt gar sanft in seiner dünnen Schale
die eine, die ich liebte, Tote sie in Frührots Fahle,
in ihrer Hand aus Wachs die Lilie schwebt der Bräute.

 

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