Francis Jammes, En songeant à ta maison
Aus: De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir
En songeant à ta maison à carreaux verts
dont le loquet de la porte est tiède en été,
je me suis dit que tu étais, mais grandie, peut-être,
une petite fille qui avait cinq années
lorsque je la vis dans une propriété
où elle habitait avec son tremblant grand-père.
Te souviens-tu ? C’était un dimanche lourd et blanc,
à cette époque où nous étions tous deux enfants.
Il y avait des rosiers près des poiriers en cône,
et des hannetons en métal vert sur les roses,
et, petite fille que je suivais tout doucement,
tu marchais à petits pas vers un moineau
posé en me disant : je vais prendre l’oiseau.
Mais maintenant la douceur d’enfance est partie
comme une grive. Oh ! quand nous étions les petits…
Mon cœur a débordé comme ces pots de terre
où l’on cuit, au feu noir, la cuisine des pauvres.
Ich dachte an dein Haus mit den grünen Fliesen,
der Riegel seiner Pforte wird im Sommer warm,
und sagte mir, daß du, nun erwachsen, wohl
ein kleines Mädchen von fünf Jahren warst,
als ich es in jenem Landhaus sah,
wo es mit seinem zitternden Großvater wohnte.
Erinnerst du dich? Es war ein Sonntag, drückend und weiß,
damals, als wir beide kleine Kinder waren.
Da waren Rosenbüsche neben Birnbäumen, wie Kegel zugeschnitten,
und Maikäfer aus grünem Metall über den Rosen,
und da war ein kleines Mädchen, dem ich leise, leise folgte,
du gingst mit kleinen Schritten auf einen Sperling zu,
der da saß, und sagtest zu mir: Ich werde den Vogel fangen.
Nun aber ist die Süße der Kindheit wie eine Drossel
weggeflogen. O, da wir Kinder waren …
Mein Herz lief über wie die irdenen Töpfe,
in denen man auf schwarzem Feuer die Armensuppe kocht.
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