Francis Jammes, Cette personne a dit des méchancetés
Cette personne a dit des méchancetés :
Alors j’ai été révolté.
Et j’ai été me promener près des champs
où les petits brins d’herbes ne sont pas méchants,
avec ma chienne et mon chien couchants.
Là, j’ai vu des choses qui jamais
n’ont dit aucune méchanceté,
et de petits oiseaux innocents et gais.
Je me disais, en voyant au-dessus des haies
s’agiter les tiges tendres des ronciers :
ces feuilles sont bonnes. Pourquoi y a-t-il des gens mauvais ?
Mais je sentais une grande joie
dans ce calme que tant ne connaissent pas,
et une grande douceur se faisait en moi.
Je pensais : oiseaux, soyez mes amis.
Petites herbes, soyez mes amies.
Soyez mes amies, petites fourmis.
Et là-bas, sur un champ en pente,
auprès d’une prairie belle et luisante,
je voyais, près de ses bœufs, un paysan
qui paraissait glisser dans l’ombre claire
du soir qui descendait comme une prière
sur mon cœur calmé et sur la terre.
Da hat einer böse Sachen gesagt
Da hat einer böse Sachen gesagt.
Dagegen hab ich mich empört.
Und ich machte mich auf Richtung Felder,
wo die Hälmchen der Kräuter sich ohne Bosheit biegen,
mit meiner Hündin und meinem Hund,
die sich an mich schmiegen.
Dort sah ich ins Antlitz von Dingen,
die keinen Mund für Häme haben,
sah kleine Vögel froh ihre Unschuld singen.
Ich sagte mir beim Blick über das Spalier,
wo sich die zarten Brombeerzweige wiegen:
Diese Pflanzen sind gut. Warum hat es böse Leute hier?
Doch ward von großer Freude ich voll
in dieser Stille, von der so viele nichts wissen,
und war eine Süße, die in mir quoll.
Ich dachte: Vögel, seid meine Freunde.
Seid meine Freunde, Kräuter, ihr leisen.
Seid meine Freundinnen, kleine Ameisen.
Da unten auf einem abschüssigen Feld,
nahe einer schönen, leuchtenden Wiese,
sah ich einen Bauer bei seiner Herde.
Er schien zu gleiten im lichten Schatten
des Abends, der sich wie ein Gebet senkte
herab auf mein stilles Herz, herab auf die Erde.
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