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Charles Baudelaire, Les Hiboux

29.06.2020

Sous les ifs noirs qui les abritent
Les hiboux se tiennent rangés,
Ainsi que des dieux étrangers,
Dardant leur œil rouge. Ils méditent.

Sans remuer ils se tiendront
Jusqu’à l’heure mélancolique
Où, poussant le soleil oblique,
Les ténèbres s’établiront.

Leur attitude au sage enseigne
Qu’il faut en ce monde qu’il craigne
Le tumulte et le mouvement ;

L’homme ivre d’une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D’avoir voulu changer de place.

 

Die Eulen

Auf der Eibe dunklen Zinnen
hocken Eulen dicht an dicht,
seltsamer Götter Angesicht,
stierend roten Augs. Sie sinnen.

Starre hält sie eng geschmiegt
bis zur Stunde sanfter Qualen,
da verlöschen schräge Strahlen
und die Dunkelheit obsiegt.

Ihre Haltung lehrt den Weisen,
dieser Welt sollst du nicht preisen
Aufruhr, wirres Hin und Her.

Die sich am Schattenspiel berauschen,
trifft die Strafe immer schwer,
wollten ihren Platz sie tauschen.

 

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