Pierre de Ronsard, Sur la Mort de Marie
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose;
La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur;
Mais battue, ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendres tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses.
Wie man sieht im Monat Mai ihrem Zweige angetraut
die Rose jugendschön in voller Blüte beben,
und der Himmel neidet ihr der Farben helles Leben,
wenn mit Morgenglanzes Tränen Aurora sie betaut,
Anmut schwebet um ihr Blatt, Liebe stillt sie satt,
und der Garten und die Bäume hüllt ihr Duft in Träume.
Doch im Hagelschlag, im Feuerglast der Räume
sinkt sie schmachtend hin, opfert Blatt um Blatt.
So hat, als mit ihren Zaubern Jugend dich bedacht
und die Erde und der Himmel priesen deine Pracht,
die Parze dich getötet, und wardst der Asche anvertraut.
Als Grabesgaben nimm von mir die Tränenflut,
dieses Glas mit Milch, dieser Schale Rosenglut.
So bist im Leben und im Tode du die Rosenbraut.