Paul Verlaine, Le piano que baise une main frêle
Aus: Romances sans paroles
Le piano que baise une main frêle
Luit dans le soir rose et gris vaguement,
Tandis qu’un très léger bruit d’aile
Un air bien vieux, bien faible et bien charmant
Rôde discret, épeuré quasiment,
Par le boudoir longtemps parfumé d’Elle.
Qu’est-ce que c’est que ce berceau soudain
Qui lentement dorlote mon pauvre être ?
Que voudrais-tu de moi, doux Chant badin ?
Qu’as-tu voulu, fin refrain incertain
Qui vas tantôt mourir vers la fenêtre
Ouverte un peu sur le petit jardin ?
Eine zarte Hand liebkost die Tasten,
die im rosig-grauen Dämmer blinken,
und wie leichter Flügel leises Hasten
schwebt ein altes Lied, wie süß sein Winken,
scheu, voll Bangen, zu versinken,
in dem Gemach, wo ihre Düfte lasten.
Was ward mir diese Wiege anvertraut,
in der mein armes Dasein plötzlich schwingt?
Was willst du, süßer Sang, der Steine taut?
Was ist dein Sinn, vag-zager Zauberlaut,
der bald hinsterbend zu dem Fenster dringt,
das auf den kleinen Garten schaut?
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